Clayys

Clayys de Voo

Samedi 7 juillet 2012 à 18:50

Je n'aimais pas Neuköln. Non, je n'aimais pas Neuköln, ce n'était pas politiquement correct. Je n'aimais pas vivre dans ce quartier. La France me manquait, paris me manquait. Je ne voulais plus vivre dans ces quartiers pauvres. Je n'en pouvais plus de la pauvreté, je n'en pouvais plus de la voir en face. Je n'en pouvais plus de voir le manque d'éducation à chaque coin de rue. Je n'en pouvais plus de ces hommes avachis aux terrasses des cafés. Je n'en pouvais plus de l'arrogance de ces hommes qui considèrent encore les femmes comme des êtres inférieurs, tout juste bonnes à s'occuper de la maison et des enfants. Ces hommes qui trouvent normal de s'adresser aux femmes comme à des chiens pensant de surcroît qu'elles leur doivent le respect. Ces hommes qui ne supportent pas les femmes libres, celles qui pourraient bien être supérieures. Je n'en pouvais plus et je me disais parfois que je voulais vivre dans les beaux quartiers, dans les beaux quartiers bien riche, rempli de gens bien blancs, bien propres. Oui vivre  parmi des gens bien blancs dans de bien propres chemises bien blanches avec de bien jolies cravates en soie. Parmi des hommes bien propres avec de bien jolis petits cols qui dépassent bien sages de leur bien sages petits pulls de cachemire avec de bien jolies cravates, petites mallettes, des bien jolis petits attaché-case, noir, en veau ou en croco, en autruche. De pauvres autruches élevées pour ces beaux gens bien blancs dans leurs bien beaux quartiers bien riches. Partout des petits cols partout des petites mallettes, partout des cravates en soie !! Partout comme les perces neiges au printemps ! Depuis que j'ai passé la Spree, que je vis dans un de ces jolis petits quartiers bien propret, je me dis que Neuköln, avec ses populations  mixées et ses rues un peu déglinguées n'était pas si mal, au fond, bien plus sincère que l'hypocrisie des bio-bo (bobo qui mange bio!)...
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(le Kottbusserbrücke, frontière entre Neuköln et Kreuzberg-tous droits réservés)

 

Vendredi 6 juillet 2012 à 18:47

Une fois de plus je venais de déménager. Cette fois j'habitais dans le centre avec une photographe et une éclairagiste de théâtre. Ce que je ne savais pas c'est que j'aurais aussi droit au nurd de service: le petit copain de la photographe. Je ne m'en serais en fait jamais douté. Quand elle me l'a présenté en me disant qu'il serait là de temps en temps je n'ai pas tiqué. Un beau gosse avec des cheveux blonds et bouclés dans le salon ca ne me dérangeait pas tellement. Mais quand il c'est avéré que le beau gosse en question passait ses journées entières derrière son ordi à la table du salon à programmer pour norton le dernier "all in one firewall", cela m'a un tout petit peu plus dérangé. D'autant que la porte de ma chambre ne donnait pas dans le couloir commun mais dans le salon (les bizarreries de l'architecture berlinoise!). Du matin au soir et aussi pendant la nuit, ce mec était vissé à sa chaise. Il ne s'en levait que pour aller à la porte payer les commandes de pizza, plats chinois etc qu'il faisait sur le net entre deux 0 et un 1. Oui, car plus binaire que lui, on ne trouve pas. Vous imaginez donc un peu que, moi, chaque fois que je devais sortir de ma chambre c'est la première chose que je voyais, et quand je rentrais me coucher, c'était la dernière chose que je voyais. Je dis chose parce qu'à ce niveau là il n'était plus très humain. Je finit par l'appeler "chairman.". Et un jour chairman disparu de la surface du salon. La nuit je rêvais que j'implorais le patron de norton de libérer son prisonnier. Après avoir travailler 4 mois sans s'arrêter il était finalement partit en vacance...quand moi aussi je devais quitter ma chambre....

 

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(ma chambre-tous droits réservés)

Jeudi 5 juillet 2012 à 18:41

En deux ans j'ai déjà oublié ce qu'étaient les bals du 14 juillets. J'ai oublié les guirlandes lumineuses multicolores, les petites lampes placées sur les tables, et les feux d'artifices. Portant aujourd'hui alors que nous ne sommes que le 15 mai c'est à un des ces bals que ressemble mon coeur, au bal d'un 14 juillet. D'un ventricule à l'autre sont tendues des guirlandes, à chaque carrefour il y des lampes qui sont toujours au vert pour laisser passer le flux de mon sang qui tourbillone. Il y a quelques jours, habillée de vert j'ai rencontré celui qui illumine ma journée. Il  ne sait peut-être même plus comment je m'apelle. Alors comment surait-il qu'il le 14 juillet à lui tout seul, qu'il est la guirlande dans mon coeur, qu'il est ces milles et une petits lampes sur les tables. C'est drôle, le matin du jour où je l'ai rencontré c'est comme si je le savais déjà. J'avais enfilé cette robe verte, très verte, (qui faisait qu'on ne voyait que moi), maquillé mes yeux, et mis mes chaussures rouges. Ma raison me demanda "Mais pourquoi t'habilles-tu comme ça? Avec tes yeux de lapins albinos tu ne vas pas rencontrer l'homme de ta vie ce soir!..." alors qu'une petite voix avait répondu "et pourquoi pas?" C'est ainsi que je me rendis à ce vernissage, en vert avec une allergie aux yeux qui ne me rendait pas si belle à regarder et me forçait à cacher mon visage. Pourtant, face et lui et submergée par nos rires j'oubliais mon visage improblablement irrité. Depuis le 14 juillet chante et m'illumine et je ne cesse de me demander si je vais un jour de nouveau le rencontrer.

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(bal du 14 juillet-tous droits réservés)

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